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InformationsPublié le 9 août 2016

L'accident sur le Säntis en 1832

Du 4 au 9 juin 1832, Ludwig Wurstemberger réunit à Berne cinq experts dans le cadre de la première Commission de levé topographique. Au cours des débats, il est notamment décidé qu’Antoine-Joseph Buchwalder aura pour mission de relier le réseau de triangulation existant au réseau autrichien. Buchwalder et son assistant Pierre Gobat doivent pour cela mesurer les angles nécessaires sur le Säntis.

Le Säntis dans le réseau de la Triangulation Primordiale (1838)

Équipés d’instruments et d’une tente, Buchwalder et son assistant Pierre Gobat arrivent au sommet du Säntis le 29 juin 1832. C’est là que se produit, le 5 juillet, un terrible accident que Buchwalder décrit le lendemain dans une lettre envoyée d’Alt Sankt Johann dans le Toggenburg.

Il y raconte comment, vers six heures du matin, la foudre s’abat par deux fois, marquant le début d’un violent orage accompagné de grêle. À 10 heures, l’orage ayant cessé, Buchwalder et Gobat quittent leur tente. Mais à peine sont-ils sortis que la pluie se remet à tomber, les obligeant à faire demi-tour.

Antoine-Joseph Buchwalder (1792–1883)

L’orage reprend de plus belle et les éclairs sont nombreux. La foudre finit par s’abattre sur la tente, tuant Gobat tandis que Buchwalder est touché à la jambe. Peu à peu, le sang se remet à circuler et Buchwalder retrouve l’usage de sa jambe. Mais la tempête continue de faire rage et Buchwalder tient à peine debout.

Or, il se trouve à deux heures et demie de marche des habitations les plus proches. Par ailleurs, il n’est pas certain que Gobat soit vraiment mort. Finalement, profondément désemparé, Buchwalder décide de descendre dans la vallée. Mais un malheur n’arrivant jamais seul, un épais brouillard lui masque le chemin et il se retrouve soudain pris entre falaise et précipice.

Instrument universel d'Antoine-Joseph Buchwalder pour la topographie.

C’est à la faveur d’une brève éclaircie qu’il échappe au danger. Il arrive enfin aux premiers chalets et convainc deux hommes de monter au Säntis pour voir si Pierre Gobat est encore en vie. Un messager lui apprend à neuf heures du soir que Gobat n’a pas repris connaissance et a succombé à ses blessures.

À deux heures du matin, dix hommes prennent le chemin du Säntis pour redescendre le corps de Gobat et les instruments. Buchwalder passe sa convalescence dans les gorges de la Tamina et, dès la mi-août, il est en mesure de reprendre ses travaux.

Quant à la famille de Pierre Gobat, la Diète du 26 juillet 1832 décide, à la demande de la Commission militaire, de faire parvenir un montant de 600 francs à sa mère et à sa veuve.

Bibliographie: Buchwalder, Antoine-Joseph: Catastrophe du Sentis. Staatsarchiv Basel-Stadt, Privatarchiv PA 411 (Nachlass Buchwalder), I, Copien von Briefen Oberst Buchwalder an dessen Pflegevater A. Watt, 6.7.1832.

 

 

Le Säntis dans le réseau de la Triangulation Primordiale (1838)

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